Les poissons vivant dans la mer ne savent pas qu’elles et ils sont mouillé-e-s. Elles et ils ne vivent pas dans le Temps, car ce sont bien les humains qui leurs ont imposé de telles histoires. Nous nous engageons dans la recherche scientifique et développons des démonstrations expliquant les divers effets de la salinité des courants et de la volonté de la lune sur le corps du poisson. Nous nous évertuons à penser que le poisson ne peut que toucher la surface de l’eau et gratter perpétuellement le ventre du monde sans le transcender. À un libre regard à vol d’oiseau, nous opposons ainsi l’œil du poisson qui ne saisit les choses que sur le mode de la déformation, à travers la masse des fluides qui l’environnent ou encore, la vitre moulée d’un bocal lequel est aussi une prison de verre.
Étrangers communs : La diaspora dans le temps est un projet commissarial présenté par Atelier Céladon et ayant pour visée de travailler les enjeux de l’existence à travers un temps qui se fait aussi terrain habité par les corps et impossible à cartographier. En choisissant de donner la priorité aux voix autochtones et racisées, nous assemblons un programme centré autour de connaissances émanant de temporalités vécues, notamment dans les efforts immédiats qu’exige la mise en place de nos réseaux de solidarité. C’est là une invitation à réfléchir les possibles de gestes qui se veulent d’occuper le temps plutôt que l’espace et de trouver des portails temporels émancipés de la restriction des bocaux de verre. Nos corps conversent et sondent les profondeurs de l’être-ensemble, reconnaissant par ailleurs que nos désirs ne peuvent être énoncés que dans la collectivité et que tout désir est encore susceptible d’être inventé.
Salon du livre & Soirée de clôture
dim. 4 déc
16 - 20h